Au cours de la crise financière de 2008, le gouvernement américain a proposé de renflouer le géant de la construction automobile Ford. Bien qu’elle soit endettée jusqu’au cou et qu’elle ait l’air d’être en faillite du jour au lendemain, l’entreprise a finalement rejeté la proposition.
Il y avait une bonne raison à ce refus. Le président Bill Ford était convaincu que les entreprises qui ne s’adaptent pas échouent, un point c’est tout. Certes, une injection de fonds publics aurait peut-être résolu les problèmes de liquidités à court terme de Ford, mais elle ne serait pas allée à la racine du problème : son incapacité à s’adapter aux nouvelles réalités du marché de l’automobile.
Le conseil d’administration de l’entreprise et ses dirigeants ont décidé d’une stratégie alternative et ont élaboré un plan qu’ils ont appelé « The Way Forward ». Au cœur de cette feuille de route se trouvait une réévaluation de la relation de Ford avec l’environnement, une question qu’elle avait longtemps esquivée. Si le fabricant d’automobiles voulait rester pertinent pour les consommateurs américains, il devait s’orienter vers leurs points de vue sur les questions environnementales.
Il s’en est suivi une refonte assez radicale. Ford a réduit ses effectifs d’environ 25 % et a mis en place un système pour fabriquer des voitures plus rapidement. Plus important encore, il s’est tourné vers la fabrication de voitures plus petites et plus économes en carburant.
Le fabricant d’automobiles a échappé à une faillite, mais l’entreprise a failli y passer plus tard. Une meilleure idée que d’attendre et d’espérer le meilleur aurait été de s’inspirer du livre de Toyota. L’entreprise japonaise est passée maître dans l’art de s’adapter à l’évolution des conditions du marché, une caractéristique qui lui a permis d’accroître sa part du marché mondial de l’automobile de 7,3 % en 1995 à 15 % en 2005.
Quel est donc le secret de son succès ? L’entreprise jouit d’une solide réputation pour la qualité de ses produits, mais ce qui la distingue vraiment, c’est sa recherche constante d’améliorations qui répondent aux préférences changeantes des consommateurs. Cela a permis à l’entreprise de garder une longueur d’avance et d’anticiper les changements du marché bien avant que des concurrents comme Ford ne les voient arriver.Pour ne prendre que quelques exemples, Toyota fabriquait déjà des voitures à faibles émissions en 1992 et des véhicules hybrides à essence et à moteur électrique en 1995 !
