Des tests désintéressés nous permettent de distinguer ce qui fonctionne de ce qui ne fonctionne pas

En cherchant la source d’un problème donné, nous devons apprendre à distinguer les causes réelles des causes apparentes.

Prenons l’exemple des essais randomisés. Les essais randomisés placent les sujets dans des groupes au hasard et donnent à chacun d’eux une solution ou un traitement différent à tester. Ces essais sont efficaces parce qu’ils nous aident à faire la distinction entre la cause apparente et la cause réelle d’un problème.

Un bon nombre de ces essais ont eu lieu dans le cadre de l’aide étrangère au développement. Pour vérifier l’hypothèse selon laquelle les manuels scolaires améliorent les résultats aux tests, un organisme caritatif néerlandais au Kenya a livré des manuels à une sélection aléatoire d’écoles. De manière surprenante, les manuels scolaires ont eu très peu d’effet sur les résultats des élèves.

Puis, la même association de charité a donné aux écoliers un traitement contre les vers intestinaux. Bien que l’on ne s’attendait pas à ce que les vers aient une influence sur l’apprentissage et le rendement scolaire, ce programme a eu plus de succès que l’expérience des manuels scolaires, car il a réduit le nombre d’absences pour cause de maladie.

Cependant, certains problèmes semblent impossibles à résoudre à l’aide de tests randomisés. Pourtant, même dans ce cas, il existe encore des moyens de tirer des enseignements utiles sur les causes d’un problème.

Ces problèmes insolubles sont connus sous le nom de questions fondamentalement non identifiées – ou FUQs. Étant donné que ces problèmes ont une combinaison complexe de causes, il est très difficile d’identifier une cause unique à tester. Il est également impossible de mesurer ces causes après des faits comme le rôle des émissions de dioxyde de carbone dans le changement climatique.

Il en va de même pour la mesure de la corruption. Prenons l’exemple des apprentis conducteurs en Inde. Les chercheurs ont approché plusieurs apprenants, promettant à certains d’entre eux de l’argent pour réussir leur test, tout en subventionnant les leçons des autres.

Après leur test, les chercheurs ont surpris les conducteurs avec un deuxième test indépendant.

Comparativement aux apprenants dont les cours avaient été subventionnés, ceux qui avaient reçu le prix en argent étaient plus susceptibles d’avoir réussi leur test initial. Toutefois, ils étaient moins susceptibles d’être en mesure de conduire suffisamment bien lors du deuxième essai.

Pourquoi ? Il s’est avéré que les apprenants qui ont gagné le prix en argent avaient soudoyé les examinateurs !

Ce type d’expérience sert de stratégie d’identification : une façon pour nous de voir ce qui peut causer des FUQs (comme la corruption et les pots-de-vin).

Mayele

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